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Lumière silencieuse 
Vues d'expositions FLOWING, Gallery Meme, Seoul, 2018 /
Secret Faces, ClayArch Gimhae museum cubic house, 2017




« Dans mon travail comme dans ma vie, le plus important est la vibration de mon cœur », dit Kim Myung-joo, et l’art, pour elle, est
un lieu propice à cette vibration. Dans son œuvre, sa passion se transforme en une pure forme qui lui permet d’accéder au sens le
plus juste. À cet égard, elle est proche de ce que désigne le mot « aisthêsis » - d’où vient le mot « esthétique » -, la faculté de sentir.
Toute l’œuvre de Kim Myung-joo sans exception manifeste cette capacité.

Prenons Silent Light. Il ne s’agit pas d’un personnage conceptuel venant d’un univers lointain. Je n’ai jamais vu de personnage aussi
vivant, triste et étincelant dans le monde conceptuel. Ce personnage, sans rapport avec les chimères bruyantes et grandiloquentes,
appartient à un monde vivant animé par la pulsion créatrice. C’est un être humain qui se définit non par son enracinement mais par
son mouvement, par sa liquidité. À en croire les spécialistes du rêve, la matière fluide, indivisible et continue, symbolise la
maternité. La liquidité refuse la symétrie, annule la séparation et l’isolement, s’oppose à tout ce qui annonce la violence.

Pour l’artiste, la céramique n’est pas un simple matériau à étudier, à travailler d’un point de vue technique, mais un véritable organe
vivant et sensible qui lui permet d’élargir son univers artistique. L’œuvre de Kim Myung-joo n’est pas une œuvre où l’on trouve des
slogans politiques, où les paroles abstraites tournent en rond, à laquelle on ne peut accéder qu’après avoir lu des articles critiques
qui classent les auteurs. Elle nous conduit vers un chemin qu’on a peut-être délaissé. Selon les mots de Lev Semenovich Vygotsky,
c’est un vrai lieu où s’écrivent la poésie et le roman, la tragédie et le théâtre, où se composent des sonnets, du plus profond du cœur.
Si l’art est capable de faire quelque chose pour empêcher l’immobilisation de la société, c’est grâce à sa propre force qui éveille chez
nous des sensations, des émotions et des passions.




L’art de Kim Myung-joo ou suivre le chemin qui mène au fond de soi
Sim Sang-yong (Professeur à l’Université nationale de Séoul, docteur en histoire de l’art)

 

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